Défense de l’enseignement bilingue public

La défense du modèle d’enseignement bilingue français-basque dans le service public nécessite une vigilance et une mobilisation de tous les instants. En effet, malgré une adhésion sans faille des parents, l’Éducation Nationale impose actuellement une gestion à moyens constants fragilisant ce modèle et son développement.

Les parents d’élèves délégués dans les écoles comme les membres d’Ikas-Bi présents dans les différentes instances institutionnelles tentent  donc au quotidien de faire entendre leur voix et maintenir encore et toujours la qualité de cet enseignement qui a largement fait ses preuves.

Photo accueil site

Au sein des écoles

Les délégués de parents d’élèves Ikas-Bi informent, défendent et représentent l’ensemble des parents au sein des conseils d’école et des conseils d’administration des établissements dans lesquels ils sont élus lors des élections de parents d’élèves.

Dans ce cadre, ils diffusent des documents, maintiennent le lien avec les enseignants, veillent au bon fonctionnement de l’enseignement bilingue (parité horaire ou immersion, matières enseignées, sureffectifs…) et participent activement à la vie de l’école.

Ils jouent ainsi le rôle d’alerte en cas de difficulté au sein d’un établissement, permettant à l’ensemble de l’association de se mobiliser pour agir auprès de ses partenaires et tenter de trouver des solutions, notamment lors de la mise en place des nouvelles cartes scolaires.

A l ‘heure actuelle, le Pays basque compte 102 établissements bilingues publics, dont la moitié des écoles primaires.

Voir la liste des établissements bilingues publics basque-français

Auprès des partenaires institutionnels

Reconnue pour son travail et considérée comme représentative par l’Éducation nationale, Ikas-Bi participe au Comité Départemental de l’Éducation Nationale à Pau, au Comité académique des langues régionales du rectorat à Bordeaux. Elle peut donc faire entendre son point de vue directement auprès de ces instances ou de concert avec son partenaire local, la FCPE 64.

Partenaire conventionné de l’Office Public de la Langue Basque, Ikas-Bi collabore également activement avec le groupement d’intérêt public en charge du développement de l’euskara et de son enseignement.

L’association est également membre de la FLAREP, Fédération des langues régionales de l’enseignement public en France et Outre-mer, qui milite et intervient au plan national pour la défense et l’enseignement des langues régionales.

Au plan transfrontalier, IKAS-BI est membre et représentante de la confédération des écoles publiques d’Euskal Herri, EHIGE.

30 ans d’enseignement public bilingue : le bilan

Ikas-Birapport30ans-250313

Le travail de terrain mené par ses nombreux adhérents sur tout le territoire a permis à l’association, en 2013, de dresser un bilan des 30 premières années de l’enseignement bilingue public. Un bilan s’appuyant sur les constats effectués par les parents et les enseignants dans les écoles, ainsi que les chiffres et statistiques fournis par l’Éducation Nationale et l’OPLB (Office public de la Langue Basque).

Ce rapport sans complaisance soulignait et s’inquiétait de la remise en cause des moyens affectés par l’Éducation Nationale à l’enseignement public bilingue et la nécessité d’un soutien plus affirmé de ce modèle par l’Office Public de la Langue Basque.

Le document avançait également diverses solutions et préconisations pour assurer la transmission de l’euskara par le développement prioritaire de l’enseignement public bilingue, tenant compte du fait que 7 élèves sur 10 sont scolarisés dans le service public au Pays Basque.

Télécharger le rapport: Ikas-Bi – 30 ans d’enseignement bilingue public – Doc PDF (5MB)

Une reconnaissance officielle en 2013

guidelanguesregionales-1En juin 2013, notamment grâce à l’action de la FLAREP, l’enseignement bilingue en langues régionales à l’école publique, né au Pays Basque il y a plus de 30 ans, est pour la première fois reconnu dans un texte de loi historique, la loi de refondation de l’école de la République, mettant ainsi fin à une pratique reposant jusqu’alors sur de simples circulaires et une juxtaposition de textes.

L’article 40 de la loi reconnait l’enseignement des langues régionales comme un des éléments fondamentaux de la réussite éducative. Les dispositions de loi sur les langues régionales de France et des territoires d’Outre-mer s’inscrivent résolument dans la modernité, pour promouvoir non seulement les enseignements bilingues, mais aussi le plurilinguisme ouvert à tous à l’école publique.

Cette loi renforce “l’enseignement bilingue en langue française et en langue régionale” ainsi que “l’enseignement de la langue et de la culture régionales” qui doivent être “favorisés”, les familles devant être “informées”, le “bilinguisme français – langue régionale” devant être “encouragé” dès la maternelle. Cette dynamique s’inscrit aussi dans une logique pédagogique bénéfique aux langues vivantes étrangères.

Mais encore un long chemin à parcourir

Reconnaissance officielle ne vaut pas pour autant garantie de moyens, et la situation budgétaire actuelle menace sans cesse le développement voire le simple maintien d’un enseignement public bilingue basque-français de qualité. Postes en danger voire, supprimés, créations refusées malgré des effectifs en hausse, dispositif de formation des enseignants bascophones trop affaibli et problèmes de remplacement des enseignants bascophones… La situation est inquiétante.

Ainsi, face à l’absence répétée de remplacement d’une enseignante en basque par un(e) enseignant(e) ayant la même compétence  à l’école des Thermes Salins de Biarritz (21 demi-journées entre décembre 2013 et mars 2014), Ikas-Bi a décidé, avec un groupe de parents d’élèves, de saisir le Recteur d’Académie à propos de ces dysfonctionnements observés également dans d’autres établissements. Ce dernier ayant affirmé que selon lui, « les dispositions de la loi du 8 juillet 2013 ne créent pas au bénéfice des élèves le droit à l’organisation d’un enseignement bilingue », l’association a engagé une action judiciaire auprès du tribunal administratif de Pau afin de savoir si l’administration était ou non dans l’obligation d’assurer une continuité du service public respectant l’enseignement bilingue mis en œuvre dans un établissement.

Autant de difficultés pour lesquelles Ikas-Bi en appelle régulièrement à la mobilisation et au soutien de ses différents partenaires défenseurs de l’euskara ainsi que des élus locaux du Pays Basque. Car c’est tous ensemble que nous pourrons mieux réussir à atteindre nos objectifs communs.