Guide de l’enseignement bilingue en Pays Basque

IKAS-BI est une association dont le but est de promouvoir le bilinguisme dans l’enseignement public en Pays Basque.
A travers ces informations, IKAS-BI vous propose de découvrir que, depuis 1983, l’apprentissage de la langue basque (c’est-à-dire l’euskara), conjointement à celui de la langue française, peut se faire dans le cadre de l’enseignement public grâce aux classes bilingues qui, de la maternelle au lycée, mettent l’élève au contact de deux langues.
Prenez-donc le temps de lire ces quelques pages et vous saurez tout sur l’actualité du bilinguisme : Connaître l’enseignement bilingue

L’ENJEU CULTUREL
Il s’agit d’assurer la transmission de ce patrimoine irremplaçable et plusieurs fois millénaire. L’enseignement qui a été le Cheval de Troie contre les langues régionales est, à présent, en première ligne pour revaloriser et transmettre. C’est un des devoirs de l’enseignement public que d’assurer aux enfants une éducation qui réponde à leur cadre de vie, confirmé par la récente Loi de refondation de l’École de la République

L’ENJEU ECONOMIQUE
Notre région est pourvue d’une très forte identité. D’où l’importance d’inclure dans la formation des enfants l’apprentissage de la langue qui leur permettra de prendre une part plus active au développement économique par une meilleure connaissance de leur environnement. Et n’oublions pas la proximité transfrontalière, avec uen langue basque officielle et très usitée au sud des Pyrénées.

L’ENJEU PEDAGOGIQUE
L’enseignement bilingue paritaire permet de valoriser et de développer les capacités de très jeunes enfants à acquérir une deuxième langue et à maîtriser deux langues de manière équivalente. Il prend toute son efficacité en appliquant ces principes dans le cadre d’une organisation scolaire spécifique et d’un environnement adapté.

Les explications du psycholinguiste Jean Petit
Quelques principes essentiels de l’enseignement bilingue précoce
« Être bilingue, c’est être capable de comprendre et de s’exprimer oralement et par écrit dans deux langues, et ceci dans toutes les situations de la vie privée, professionnelle et sociale.
Depuis plusieurs années déjà, un consensus s’est établi dans la recherche psycholinguistique sur plusieurs points essentiels :
Un bilinguisme bien conduit n’est pas nocif pour l’enfant, il constitue, bien au contraire, un facteur de développement de l’intelligence dans des domaines aussi essentiels que celui de la pensée abstraite et symbolique (apprentissage des mathématiques par exemple).
Sur le plan purement linguistique, l’enfant bilingue fournit à terme des prestations significativement supérieures à celles d’un enfant monolingue, et cela dans les deux langues.
Plus l’enfant est jeune et plus l’acquisition lui est facile. C’est là une constatation expérimentale que l’on peut renouveler quotidiennement chez les enfants de familles bilingues.
Le cerveau de l’enfant est prédisposé à acquérir, par imitation et par reproduction active, toute langue parlée dans son entourage. Il l’apprend aussi aisément qu’il a appris sa langue maternelle, inconsciemment et quel que soit son Q.I. En un mot, tout enfant capable d’apprendre sa langue maternelle est capable d’en apprendre d’autres.
La stratégie universelle et innée qu’il met en œuvre pour cette acquisition simplifie la langue pour pouvoir mieux l’assimiler. Elle produit donc des erreurs qui s’éliminent progressivement et naturellement. Ces déviances constituent autant d’étapes de l’acquisition et doivent donc être traitées avec ménagement. Cette stratégie acquisitionnelle est pleinement opérante dans le très jeune âge. Si l’on attend qu’un enfant ait 6 ou 7 ans pour lui faire aborder l’apprentissage d’une deuxième langue vivante, on perd un temps précieux ».